Pour la première fois à l’échelle d’un pays entier, la France, une étude montre que les pratiques de science ouverte sont associées à une augmentation des citations

Les politiques publiques en faveur de la science ouverte visent à développer la circulation des savoirs à travers toutes les couches de la société. Elles ont pour ambition de renforcer le rayonnement de la recherche académique à l’échelle internationale, tout en promouvant la transparence, la dimension cumulative et la reproductibilité de la recherche. En partageant les méthodes, matériaux et résultats de la recherche, ces politiques encouragent une diffusion plus large des connaissances, au-delà du monde académique, vers la société, les collectivités et le secteur économique. Ces politiques sont portées à l’échelle mondiale (UNESCO), continentale (Union européenne) et nationale (France).

Mesurer l’impact de ces politiques de science ouverte est un enjeu majeur pour évaluer les conséquences des politiques publiques et adapter les futures initiatives. Plusieurs études ont déjà établi l’impact en termes de citations pour les pratiques de science ouverte, bien que ces études restent souvent sectorielles[1].

Pour la première fois, une équipe internationale de recherche a mené une étude exhaustive couvrant un pays entier et toutes les disciplines. Les auteurs, Giovanni Colavizza (Danemark), Lauren Cadwallader (États-Unis) et Iain Hrynaszkiewicz (États-Unis), ont choisi d’étudier la France, un des pays leader dans le suivi des indicateurs de la science ouverte, et d’utiliser les données du Baromètre français de la science ouverte qui couvre le territoire national depuis 2018.

L’étude porte sur un corpus massif de plus de 500 000 articles scientifiques. Elle révèle que chaque pratique de science ouverte est associée avec un accroissement du nombre de citations des articles concernés. Les résultats montrent que :

  • Un article publié en accès ouvert est associé à 8,6% de citations supplémentaires par rapport à un article qui n’est pas en accès ouvert.
  • Un article partageant du code source est associé à 13,5% de citations supplémentaires.
  • Un article partageant des données est associé à 14,5% de citations supplémentaires.
  • Un article publié sous forme de prépublication est associé à 19% de citations supplémentaires.

Ces résultats varient considérablement selon les disciplines et représentent la moyenne de situations particulières diverses. Par exemple, dans le domaine de la recherche médicale, le partage de données est associé à une augmentation de 34,9 % du nombre de citations. Dans le domaine de la biologie fondamentale, la publication d’une prépublication est associée à une augmentation de 25,3 % du nombre de citations. Dans le domaine des sciences sociales, le partage du code lié à une publication est associé à une augmentation de 38% du nombre de citations.

Cette étude ne clôt pas le dossier de la recherche sur la science ouverte. L’impact de la science ouverte doit être évalué dans de nombreux autres domaines, en particulier au-delà du monde académique. Elle constitue cependant une première étape cruciale et montre des résultats encourageants quant à l’impact académique des politiques de science ouverte.

L’étude publiée sous forme de prépublication : https://arxiv.org/abs/2508.20747